ETF capitalisants, ETF distribuants : quel fonctionnement ?

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Les ETF, ou exchange traded funds, font partie des produits financiers les plus prisés sur les marchés financiers modernes. Ils seront le sujet principal de ce guide, avec un focus particulier sur deux types qu’on peut leur attribuer : les ETF capitalisants et les ETF distribuants. Je vais répondre le plus simplement possible à la question suivante : quel est le fonctionnement de ces deux alternatives ? Et donc la différence entre les deux ?

Puisque je ne suis pas du genre à me contenter d’une approche théorique, j’aimerais en profiter pour vous livrer quelques conseils. Découvrez comment choisir entre ces deux catégories d’ETF.

Ce sera ensuite à vous, chère lectrice, cher lecteur, d’établir une stratégie correspondant à votre profil. À vos attentes, aussi. Mais avant de s’aventurer dans cette direction, rappelons en quelques mots ce que sont les exchange traded funds.

Les ETF : une définition simple

Les ETF sont des fonds d’investissement. On dit souvent qu’il est important de diversifier son portefeuille lorsqu’on place son argent. Et c’est exactement ce que ces actifs permettent de faire. Par définition, ils sont composés d’un généreux éventail de produits. Il y a des actions bien sûr, mais un exchange traded fun peut aussi se construire autour de titres sur les matières premières, des devises…

Attention : il n’est pas question d’une confusion totale pour autant. Il y a un socle, un repère qui structure les ETF… à savoir un indice financier en particulier. C’est lui qui donne une cohésion au portefeuille.

Les indices en question ne manquent pas. Il y a par exemple le SPDR Dow Jones Industrial Average aux USA. Le Vanguard FTSE Europe ETF VGK en Europe. Mais aussi l’iShares MSCI South Korea ETF en… Corée du Sud, comme son nom l’indique.

Vous l’aurez compris : les ETF recèlent des actifs de toutes sortes, issus de marchés très variés. De cette manière, ils simplifient grandement la démarche plutôt que d’obliger les investisseurs à acheter les actifs un par un. Si j’ose cette expression familière, ce sont des “packs” ; chaque “pack” étant rattaché à un indice.

L’autre nom des ETFs : les trackers

Vous connaissez déjà ce concept et ne parvenez pas à faire la différence avec les trackers ? C’est normal. Ces deux expressions sont synonymes. Cela étant dit, je trouve le mot “tracker” intéressant car il permet de cerner un aspect central des ETF.

Je m’explique. Si vous décidez d’acheter directement une action classique, vous êtes partiellement propriétaire de la compagnie émettrice. La part peut être infime, et ne donne pas systématiquement des droits élargis. Mais il y a bien cette idée de “titre”, de possession.

Du côté des trackers, la donne change. “To track” signifie “pister” ou “suivre” en anglais. L’idée est donc de spéculer sur les variations de valeur. Plus exactement de la somme des valeurs, en mettant bout à bout tous les produits financiers qui composent l’ETF.

Voilà pourquoi j’utilisais l’adjectif “moderne” ci-dessus. Cette approche extrêmement spéculative est très caractéristique du XVIe siècle. Elle a pris ses racines à la fin du XXe, et a vu sa popularité grimper fiévreusement avec la démocratisation d’Internet.

Tout cela, on vous l’avait déjà expliqué Faut-il investir dans des ETF ? notamment. Mais vous ne lisez pas forcément toutes les publications, il me paraissait indispensable de faire le point !

On peut maintenant passer à la question principale. Comment différencier les ETF capitalisants et distribuants ?

ETF capitalisants et distribuants : quelle différence ?

Pour vous expliquer comment distinguer les ETF capitalisants et distribuants, je vais partir d’une situation empruntée à un domaine différent : les jeux de hasard.

Celles et ceux qui sont toujours fidèles au poste vont penser que je me contredis. En effet, j’ai consacré tout un article à expliquer que non, le trading n’était pas comparable au casino ou à la loterie.

Certes. Et je le maintiens. Cela n’empêche pas d’oser quelques comparaisons pour illustrer une explication.

En l’occurrence, imaginez que vous ayez acheté un ticket à gratter au kiosque du coin. Bingo, le billet est gagnant ! Vous avez alors deux possibilités : empocher directement l’argent et repartir avec… ou retenter votre chance. Au risque de perdre. Et avec l’espoir de gagner encore plus, bien sûr.

Il y a des avantages et des inconvénients dans les deux cas :

  1. Si vous empochez la somme, vous profitez d’un retour sur investissement définitif (du moins, si l’on se limite à la période concernée). Le ticket, ce ticket, vous aura rapporté plus qu’il ne vous aura coûté. Par exemple, son prix était de 10€, et vous repartez avec 100€ en espèces. Vous ne prenez pas plus de risques. Vous ne gagnerez pas plus.
  2. Si vous utilisez les 100€ afin de gratter à nouveau, de remettre des sous sur la table (ou sur le comptoir ;)), alors vous faites confiance à votre bonne fée. Cela pourrait vous permettre de rendre la session encore plus intéressante… ou, au contraire, rendre votre première “victoire” caduque.

Encore une fois, le rapprochement n’est pas possible sur tous les points. Quand les marchés financiers font partie de l’équation, le hasard prend bien moins de place. Pour autant, si on se concentre sur la posture et l’approche du joueur (ou du trader), il y a bien une analogie possible.

Vous allez très vite comprendre pourquoi.

Une histoire de stop ou encore

Le mot “capital” que l’on retrouve dans “capitalisant” ne renvoie pas à l’argent accumulé par le trader, mais à la somme des actifs qui composent l’ETF.

Autrement dit, il s’agit d’aller encore plus loin : la valeur se met à augmenter, et par la-même les opportunités de bénéfices. En admettant que la progression continue à être positive, bien sûr.

De l’autre côté du spectre, on retrouve donc l’ETF distribuant. Pour reprendre notre image de tout à l’heure, la vendeuse/le vendeur au comptoir vous donne l’argent décroché grâce au ticket, et vous repartez chez vous avec cette somme. Il n’y a pas de nouvelle tentative, pas de mise en jeu supplémentaire. Peut-être que vous retenterez votre chance ultérieurement, mais en l’état, vous avez quitté la boucle.

Dans le cas des exchange traded funds, l’organisme chargé de la gestion des fonds indiciels vous distribuera les dividendes (c’est l’exemple le plus courant) en espèces. C’est l’argent que vous a rapporté l’opération.

Attention, tout de même : il est moins facile de se retirer au niveau des trackers qu’au comptoir d’un bureau-tabac. Il faut donc réfléchir en amont, se demander si l’on préfère des revenus réguliers ou un éventuel plus gros gain par la suite.

Car oui, c’est (entre autres) là que nos deux situations se séparent. Dès que l’on parle de temps. Un bon trader doit savoir définir son rythme. Jauger sa patience. Une fois qu’il a réfléchi à cette dimension… il commence à se forger une préférence entre ETF capitalisant et distribuant.

ETF capitalisants et distribuants : comment choisir ?

Toute personne qui espère enregistrer des bénéfices sur les marchés financiers doit définir plusieurs paramètres avant de se lancer dans l’arène. Ces derniers sont amenés à évoluer, mais il serait délicat d’avancer les yeux fermés.

  • Il faut s’interroger sur votre patrimoine, vos liquidités… bref, sur votre capacité financière. Détenir un portefeuille d’actions est très intéressant, mais il serait dommage que votre vrai portefeuille, lui, soit vide.
  • Mieux vaut être conscient(e) de son profil d’investisseur. Il est notamment lié à vos besoins et à vos objectifs. Préférez-vous laisser votre argent fructifier, ou percevoir régulièrement des versements ? Quelle est votre tolérance au risque (psychologiquement et… pragmatiquement, ce qui renvoie au premier point) ?
  • Cherchez-vous à générer d’importants revenus (sur le court ou long terme) ou un complément ?

Et il y aurait encore d’autres pistes de réflexion/considérations à mettre en lumière. Notamment votre modèle de pilotage (gestion passive ou gestion active), les frais de courtage induits, etc.

Petit à petit, il va devenir plus simple de choisir entre ETF capitalisants et ETF distribuants.

Une double approche pour les indécis

Personne ne vous oblige à opter strictement pour une voie plutôt que pour une autre. De nombreux traders papillonnent d’un exchange traded funds à l’autre, alternativement, en parallèle…

Le plus important est de conserver une certaine cohérence. Si vous avez délégué l’exercice à un gestionnaire de fonds de placement, il devrait trouver la balance à votre place. Si vous êtes la/le seul(e) commandant(e) à bord, la dimension analytique entre en jeu.

Je ne le répéterai jamais assez : il faut faire preuve de curiosité et d’assiduité pour mettre toutes les chances de son côté. C’est ce qui m’a amené à lire La Bourse pour les nuls, notamment !

Même si l’on est jamais à l’abri d’un retournement de situation improbable, les instruments financiers ont un lien avec le monde, ses transformations, ses événements… Les produits sous-jacents, comme on les appelle, correspondent chacun à une partie de l’ETF. Ils ont une dynamique propre, mais leur “destin” (plus techniquement : leur gain ou perte de valeur) influe la valeur totale.

Par conséquent, je déconseille aux débutants de se lancer dans cette direction dès leurs premières tentatives. À moins que vous n’ayez un don exceptionnel pour la bourse (et je vous le souhaite ! ;)), vous risquez de céder à la tentation d’un achat ou d’une vente aléatoires. Ou en tout cas mal aiguillés.

Si vous commencez à “prendre le pli”, alors au moins trois approches se présentent à vous :

  • Ne se fier qu’aux ETF capitalisants, pour les afficionados du long terme. Cela ne doit évidemment pas vous empêcher de surveiller l’évolution des cours.
  • Se concentrer sur les ETF distribuants, pour des retours réguliers mais moins importants (comparativement à une capitalisation fructueuse).
  • Alterner entre les deux possibilités, pour profiter de ce dispositif avec éclectisme. Attention, toutefois, aux frais d’entrée !

Bon à savoir : l’intégration des ETF capitalisants aux assurance-vie

Les ETF, je l’ai déjà dit, n’ont pas une histoire très longue par rapport à d’autres mécanismes boursiers. Ils se sont cependant vite inscrits dans les habitudes des traders du XXIe siècle. À tel point que désormais, certaines assurances-vies françaises incluent dans leur mécanisme ces exchange traded funds.

En l’occurrence, évidemment, ce sont les capitalisants qui ont du sens. Ces ETF propices à un investissement sur le long terme vont faire partie des unités de compte, celles qu’on oppose aux fonds euros.

L’opportunité est loin d’être négligeable parce que les frais pratiqués se veulent généralement raisonnables. N’hésitez pas, en tout cas, à contacter régulièrement votre gestionnaire (en cas de délégation) pour vous informer quant à l’évolution des cours. Ou tout simplement de vous renseigner via les différentes plateformes dédiées aux tribulations des places boursières.

Je tiens à préciser qu’à ce jour, toutes les compagnies ne proposent pas cette solution. Au sein même d’une structure, d’ailleurs, les formules divergent et se concentrent sur des actifs différents. Consultez chaque offre avant de franchir le pas : après tout, votre prévoyance est en jeu !

ETF distribuants ou capitalisants : lesquels sont les plus performants ?

Je n’ai pas pour habitude de m’improviser magicien de la finance. Je préfère généralement garder les pieds sur terre, et vous accompagner de manière réaliste dans votre découverte du trading… ou l’approfondissement de vos connaissances.

C’est pourquoi je ne vais pas inventer une recette miracle. Techniquement, il n’y a pas de “gagnant” entre les ETF capitalisants ou les ETF distribuants. Il s’agit tout simplement de se tourner vers une approche différente.

Dans le premier cas, vous vous engagez dans un investissement de plus longue haleine. Dans le deuxième, vous recevrez régulièrement un retour – que je vous souhaite à la hauteur ! En tout cas, aucune des deux alternatives ne protège totalement des pertes. D’ailleurs, cela n’existe pas lorsqu’on spécule.

L’essentiel consiste donc à rationaliser vos choix, soit de votre propre chef, soit par l’intermédiaire d’un acteur de confiance. En 2023, les potentalités liées aux ETF ne manquent pas. Les fonds indiciels rendent honneur, si j’ose dire, à la diversité des secteurs économiques. Il existe notamment des ETF englobant une ou plusieurs cryptos. Je peux évoquer “SEBA Ethereum, “VanEck Crypto Leaders” ou encore “CoinShares Physical”.

Alors, privilégiez-vous les ETF distribuants ou capitalisants ? Peut-être que vous préférez combiner les deux ?

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