Bear market : définition, stratégie et risques de marché.

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C’est rare et incroyable.

Vous l’aviez vu, c’est sûr. En mars 2020, il s’est passé un événement attendu par certain depuis une décennie!

Un crack boursier. Renommé flash crack du Coronavirus pour sa rapidité et son ampleur.

Ce fût l’apogée pour les investisseurs, l’occasion pour eux de “faire les soldes” sur des dossiers solides et pour d’autres de découvrir une nouvelle configuration de marché. Si certain ont profité de la crise pour réinvestir à long terme et placer du cash au meilleur moment, d’autres ont vu leurs plus-values fondre à vue d’œil…

Grâce ou à cause d’un bear market!

Un marché baissier majeur, qui rentre en opposition avec le terme bull market, et qui est souvent dévastateur. Si le boom des inscriptions a eu lieu chez les courtiers, il faut rappeler que la grande majorité ne se prépare pas à de tels mouvements. La psychologie des investisseurs est alors mise à rude épreuve et dans les phases de panique, il n’est pas évident de prendre les bonnes décisions.

C’est l’occasion pour nous de redéfinir cette notion de bear market et de vous proposer nos astuces pour en sortir gagnant.

Ce que vous êtes sur le point d’apprendre :

  • Qu’est ce qu’un bear market ? et pourquoi il y en a peu.
  • La volatilité : le véritable paramètre de différenciation (et surtout le plus dangereux).
  • 3 stratégies à développer pour en tirer profits (sans négliger les risques).

Bear market : qu’est ce que c’est ?

Le bear market qualifie une phase de marché baissière ET surtout prolongée. Cette phase est normalement alimentée par un contexte pessimiste (augmentation des taux d’intérêt, tensions géo-politiques, incertitudes comme nous l’avons vu avec le Brexit ou la Covid, etc. )

Il n’y a donc pas lieu de crier au bear market à la moindre baisse car il s’agit le plus souvent d’une correction passagère provoquée par une prise de profits ou la présence de nombreux vendeurs.

Trois caractéristiques peuvent nous aider à conclure sur la présence d’un bear market :

  • L’ampleur de la baisse : en général, il est coutume de lire qu’un marché baissier est le résultat d’une dévaluation d’un actif de plus de 20% par rapport aux précédents sommets[1]. Cette limite reste toutefois théorique et ne sert que de point de référence.
  • Le facteur temps : les mouvements baissiers, plus violents, on aussi en la particularité historique d’être plus courts. L’étude des cycles boursiers montrent qu’un mouvement haussier dure en moyenne entre 3 et 6 mois quand un vrai mouvement baissier, lui, ne dure qu’en moyenne 1 à 3 mois. Il faut donc noter qu’un mouvement qui n’a que 48h ne peut pas encore être qualifié.
  • La macroéconomie : En 2018, les tensions géo-politiques entre la Chine et les États Unis ont fortement perturbées les bourses mondiales. En 2020, c’est le Covid qui lui a entrainé un flash crack aussi rapide que violent. Dans l’incertitude de ces périodes les marchés financiers ont baissé, seuls l’amélioration des événements, les hypothèses de relance – dit autrement la confiance – et le soutien des banques centrales ont permis une reprise haussière.

En somme, il semble donc possible de conclure qu’une baisse soudaine non entrainée par un facteur exogène (attentat, profit warning, abandon des quantitative easing, etc.) n’a pas lieu d’inquiéter les foules tant il s’agit vraisemblablement d’une prise de profit ou de l’expiration d’options.

Mais cette analyse relève d’un contexte idéal qui exclut la psychologie des foules, l’imprévisibilité des marchés et l’effet FOMO. Ce qui peut tout changer…

Bon à savoir.

L’ours (bear) et le taureau (bull) font référence aux marchés financiers. Mais savez-vous pourquoi l’ours accompagne les marchés baissiers quand le taureau accompagne ceux haussiers ?

Il s’agirait de considérer le processus d’attaque de ces animaux. L’ours en griffant, attaque du haut vers le bas alors que le taureau, en chargeant attaque du bas vers le haut.

Bear et Bull market : quelles différences ?

Les marchés haussiers feront l’objet d’un article a part. Les différences, et donc les stratégies à déployer, entre ces deux types de configuration sont telles qu’il nous semblait intéressant de les mettre en avant.

Pour s’en convaincre prenons comme exemple les indices.

Les indices nous donne l’avantage de comprendre en un seul coup d’œil le sentiment général du marché.

Quand les marchés paniquent, la volatilité est exacerbée. Quand ceux-ci sont confiants, ils montent doucement mais surement.

La volatilité caractérise la principale différence.

Nous avons mis en avant le comportement des marchés dans notre article sur les statistiques en bourse et montré l’impact des gaps sur la volatilité des cours mais…

… quel est vraiment la volatilité d’un bear market ?

Pour répondre à cette question, nous avons repris notre méthodologie initiale. Nous avons récupéré les données historique de l’indice CAC40 sur Yahoo Finance que nous avons exploité dans un tableau informatique.

Pour exploiter ce tableau, nous estimons que les marchés sont neutres ou en tendance haussières lorsqu’ils sont au dessus de la moyenne mobile 10 périodes, en revanche, lorsque la cotation de l’indice est en dessous de cette moyenne mobile, ils sont considérés être baissiers.

Une moyenne mobile 10 périodes est une moyenne mobile court terme, elle nous permet d’intégrer dans notre analyse les phases débutantes ayant entrainé des dégradations de marché plus soutenues.

En bull run :

93% des variations quotidiennes sont comprises entre -2% et 2%.

Étude réalisée sur 4 518 journées de cotation boursière de l’indice CAC40.
Volatilité bull market

La volatilité des marchés haussiers semblent faibles. La quasi totalité des fluctuations s’excède pas 2% à la clôture. Maintenant qu’en est-il en bear run ?

En bear run :

83% des variations quotidiennes sont comprises entre -2% et 2%.

Étude réalisée sur 3 456 journées de cotation boursière de l’indice CAC40.
Volatilité bear run

Une grosse proportion des variations intraday se situe en dessous du seuil des -2%. C’est la différence notable. Le marché semble monter de la même manière, mais descendre beaucoup plus vite et beaucoup plus fréquemment.

Alors comment exploiter ces chiffres ?

Comment exploiter un bear market ?

Si les informations communiquées dans la définition d’un bear market (deuxième paragraphe) vous permettent maintenant d’identifier plus facilement un véritable marché baissier d’une simple correction à court terme. Il semble alors possible de l’exploiter.

Pourquoi ?

Car un marché baissier – bear – est motivé par des facteurs exogènes précédemment cités (tensions, imprévus, etc.). En l’occurrence et sans intervention des banques centrales, ces événements affaiblissent la confiance des investisseurs qui se retirent en masse pour une durée indéterminée.

L’effet de foule et la dimension temps permet d’envisager des ventes à découvertes dont les potentielles objectifs sont intéressants :

  • Protection du capital (hedging).
  • Spéculation et réalisation de profits.

Oui mais comment ?

Repérer (et suivre) les configurations de retournement.

C’est notamment le cas du biseau ascendant, configuration technique de retournement, il offre l’avantage d’identifier précisément un point de bascule. Si ce point est confirmé par une dégradation macroéconomique, il est tout à fait imaginable de vendre à découvert l’actif étudiée (et ce même si c’est un bon dossier).

Quelques chandeliers japonais apportent également des éléments de clarification. Il y a ceux qui vont indiquer un retournement de la tendance actuelle (avalement baissier, impulsive baissière, étoile du soir) et d’autres, pris dans des configurations en chandeliers vont indiquer une continuation (les bougies “méthodes” descendantes, le tasuki gap) ici baissière.

Enfin la volatilité étant beaucoup plus présente, certains traders préféreront raccourcir leurs unités de temps. Les swing-trading peuvent devenir des day-trading. L’amplitude journalière augmentant sur les actifs, il peut être envisagé de suivre leur évolution en données horaires ou en minutes. Cette pratique à l’avantage de vous prémunir des rebonds haussiers et des gaps à l’ouverture.

Ne pas négliger les risques d’un bear market.

En bourse, il y a ceux qui n’investissent pas (la bourse est pour eux jugée trop risquée) et ceux qui semblent négliger les risques en grande partie à cause de la démocratisation des plateformes de trading et la promotion faite par les influenceurs.

Si il y a bien un milieu où les risques ne doivent pas être négligés, c’est en bear market.

En effet un actif financier peut perdre en valeur jusqu’à 99,99%, mais sa valeur ne peut jamais atteindre 0. A l’inverse son potentiel de hausse est illimité, si les investisseurs ont confiance dans une entreprise celle-ci peut monter de 200%, 2000% voir 20000%…

A titre d’exemple le titre Amazon a progressé de plus de 9400% depuis la dernière crise financière de 2008. Que doit-on en conclure ?

Qu’il est possible de gagner petit (potentiel de gain limitée à 99,99% dans le cadre d’une vente) en ayant un risque de perdre beaucoup (potentiel de hausse illimitée pour chaque actif).

La vente à découvert offre un potentiel de gain limité, pour un risque qui est lui, illimité.

Christopher LFT : Lesformationstrading.fr

Alors évidemment à court terme les variations de cette ampleur sont quasi inexistantes, mais il y aura toujours un risque de se faire prendre dans un short squeeze ou une actualité imprévisible…

Un conseil : adapter votre money management et bannissez l’effet de levier.

Le bear market n’a plus de secret pour vous

Orientés à la hausse, les investisseurs redoutent les marchés baissiers. Pourtant ils font partie intégrante de la bourse et ne doivent pas être redoutés. Savoir les identifier pour réduire ses impacts et/ou en tirer partie devient alors une véritable compétence.

Ce que vous venez d’apprendre aujourd’hui :

  • Comment identifier un bear market (en prenant en compte 3 critères).
  • Pourquoi un bull run est différent d’un bear run. Cette différence explique qu’il faut adapter chaque stratégie à chaque environnement de marché.
  • 3 pistes de stratégie à explorer, dont les biseaux ascendants.
  • Pourquoi il faut comprendre les risques en bourse.

Maintenant à vous…

Partagez vos réflexions, cet article, cette phase de marché vous a t-elle intéressé ? on échange en commentaire. ❤️


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