L’ordre stop loss : utilité, limites, je vous explique tout

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Le stop loss, c’est un sujet qui revient très souvent au sein des communautés de traders. Nombreux sont ceux qui se posent des questions sur cet ordre précieux.

Précieux… et spécial, aussi. Ambivalent. Certains diraient “traître” (métaphoriquement) selon les situations. En effet, d’un coté il vous protège et évite que votre capital ne se réduise à peau de chagrin… tandis que, d’un autre, il vous fait sortir du circuit. Quitter l’action. Parfois, au pire moment.

Devant ces montagnes russes émotionnelles, il est difficile de déterminer à quel point le bénéfice/risque de cet outil reste (généralement, majoritairement) en notre faveur.

Voilà donc une fonctionnalité qui divise les investisseurs. Certains considèrent qu’il fait perdre du rendement… tandis que d’autres, a contrario, conseillent son utilisation systématique.

Qui a tort ? Qui a raison ?

Évidemment, la réponse n’est pas binaire. Vous me connaissez : j’aime apprécier les concepts de manière rigoureuse et accessible. Sans langue de bois. Et sans prendre des raccourcis. Dans les lignes à venir, je vais donc faire le point sur cet ordre… qui provoque parfois le désordre au fil des discussions les plus animées entre passionnés !

Ce que vous êtes sur le point d’apprendre :

  • Qu’est ce qu’un SL (stop loss) et quelle est son utilité ?
  • Bourse ou trading : quelles sont les pratiques à privilégier ?
  • Binance, Kraken, eToro, Degiro : comment positionner un stop chez ces différentes plateformes ?

Une approche complète, donc, qui devrait vous aider à mieux appréhender (ou à ne pas considérer) la voie du stop loss.

Stop loss : une définition

Commençons par les bases. Un stop loss que l’on retrouve plus généralement écrit sous l’acronyme “SL” est un ordre de bourse à seuil de déclenchement.

Autrement dit, il s’agit d’une action programmée qui a automatiquement lieu lorsque le prix d’un actif financier arrive au niveau préalablement défini par l’utilisateur. Il déclenche un stop (un arrêt) de la position en cours par le biais d’un ordre d’achat ou de vente inversé.

  • Dans le cas d’une position acheteuse (BUY), l’ordre stop vendra automatiquement votre produit quand le prix de l’actif aura atteint le seuil délimité.
  • S’il est question d’une position vendeuse (SELL), l’ordre stop rachètera automatiquement votre short quand le prix de l’actif aura atteint le niveau du stop.

Le stop loss agit dès lors comme une protection, comme un filet de sécurité. Il prend, de manière froide et algorithmique, une décision dont les implications émotionnelles pourraient être humainement complexes (j’y reviendrai). Certains le verront comme un sauveur, qui clôturant en perte une position afin d’éviter tout dégât supplémentaire.

Il y a, alors, au moins deux manières de qualifier et d’apprécier (dans le sens neutre du terme) cette fonctionnalité. Parce qu’il met fin à une position en perte, certains l’accusent de réduire drastiquement le rendement des activités de trading. D’autres vont jusqu’à dire que cet ordre offre l’opportunité aux grands organismes financiers de duper les traders en jouant avec les valeurs.

Je vais tenter d’adopter une approche mesurée de la question. Mais juste avant cela, il faut dire quelques mots de la psychologie en trading. Le stop loss s’avère fortement lié à cette dernière.

Le trader face à ces émotions : quand le stop loss rationnalise les choses

Les obstacles que les adeptes du trading rencontrent sur leur route sont nombreux. Il faut toujours s’attendre à un retournement de situation. Comprendre et accepter la part de risque. Plusieurs facteurs externes impactent et influent le succès d’une opération.

Tout cela entraîne une sorte de combat “contre soi-même”, dans le sens où il faut maîtriser, endiguer la force d’inertie que les émotions, les sentiments peuvent avoir sur un parcours boursier. Justement, le stop loss fait partie des réponses modernes à ce phénomène. En tant que garde-fou, il contribue à effacer une partie de l’approche cérébrale en la remplaçant par une démarche mathématique.

Voilà pourquoi cet ordre automatique ne saurait convenir à tout le monde. Il implique par sa nature-même une délégation du contrôle. La machine va prendre le relai au temps (t), lorsque le prix a chuté jusqu’à la limite fixée.

Alors évidemment, le trader (sauf dans des cas d’automatisation complète) reste celui qui définit la limite en question. Mais il confie l’évolution de son investissement court terme à un intermédiaire. Ce qu’il gagne en sécurité, il le perd en liberté.

Il ne faut jamais sous-estimer l’importance que revêt la psychologie dans ce domaine. Qu’elle soit collective ou individuelle, elle peut vraiment changer la donne.

Revenons-en maintenant à des considérations plus terre-à-terre. En prenant du recul, en préférant une posture objective, que penser du stop loss ?

Stop loss : faut-il s’en servir ?

Sur le plan personnel, au cours de mes propres sessions, je suis plutôt partisan du stop loss. Il tient une place importante dans mon fonctionnement. Il me faut simplement prendre de la hauteur pour cet article. Je veux m’adresser à tout le monde et ne pas me limiter à ma propre expérience.

Une chose est certaine : je ne suis pas le seul à l’adopter et à en profiter. Cet ordre protège techniquement d’une des principales peurs des Français : la peur de perdre son argent[1]. Gageons qu’elle concerne d’autres partie du monde, d’ailleurs…

En tout cas, cette crainte éloigne 47% des Français des investissements en bourse. Ce qui n’empêche pas quelques profils, parmi les plus téméraires, de trader sans règle précise, ni objectif.

Fondamentalement, le SL implique des règles, lui. Il définit un niveau plancher qui vous protège des chutes inattendues des marchés financiers. Vous savez, comme lorsqu’une catastrophe naturelle redistribue les cartes. Ou quand une annonce absolument improbable fait trembler les médias.

Il est aussi possible de protéger son capital, soit en limitant les pertes, soit en sécurisant vos gains.

Tout cela relève de la théorie. Qu’en est-il en pratique ?

Le duo stop loss/take profit : un équilibre à viser

Allié bienveillant, chevalier servant dans ses meilleures heures… le fameux stop loss peut aussi se retourner contre vous. Malheureusement.

En effet, les cours de bourse sont volatiles et les fluctuations nombreuses. Vouloir protéger à tout prix (ou plutôt au prix déterminé 😉 son capital peut nuire gravement à votre rendement. C’est une réalité.

J’ai backtesté des dizaines de stratégie de trading “maison” ou partagées. Vous pouvez en consulter des exemples transparents via mon étude concernant l’indicateur RSI en bourse ou le backtest réalisé à propos de la stratégie du Golden Cross.

Stop loss : attention à la frénésie des marchés financiers

Il est intéressant de constater que l’un des principaux paramètres de réussite est le couple Stop Loss / Take Profit.

Je préconise de mettre ce ratio risque (stop) / bénéfice (profit) au minimum à distance égale. À vrai dire, c’est la seule possibilité dont on dispose pour ne pas perdre plus souvent que l’on gagne.

Oui, en trading (notion-clé dont je rappelle la définition ici), le niveau d’activité peut être très élevé, les prises de décision rapides et les fluctuations de marché parfois explosives. Aussi, plus les unités de temps sont courtes, plus ces turbulences se révèlent aléatoires.

Suprenantes, fatales selon les situations, elles réagissent au bruit du marché, aux indicateurs périodiques (PMI, indice chômage, etc.), aux nouvelles (pandémies, tensions géopolitiques, attentats…) et à la psychologie des autres investisseurs (panique, mauvaise manipulation, etc.). Une vraie nébuleuse dont il ne faut pas sous-estimer la complexité.

A notre échelle, nous ne pouvons que subir ces éléments sans réellement les anticiper. Il est toujours question de spéculer… jamais de savoir. Ou alors on tombe dans le délit d’initié ; dans l’illégalité. Sachant que même celles et ceux qui disposent d’informations confidentielles composent avec des inconnues.

Face à l’incertain, voire à l’aléatoire, certains préfèrent la sécurité. Celle du stop loss, typiquement.

Dès lors, tout va bien, non ? Il suffit de choisir la prudence. En réalité, ce n’est pas si simple.

En bourse : oui le rendement peut être dégradé.

Même quand tout va bien, des replis/consolidations surviennent. Les investisseurs sont motivés par des prises de bénéfices, des rotations d’actifs ou encore des protections. Ainsi les lignes de force bougent.

Précisons que sans perturbation géopolitique/sociétale majeure, il est assez rare d’entrer dans un bear market dont l’ampleur d’une correction dépasse les 20%.

Cela dit, 20% de baisse… cela reste non-négligeable, surtout si l’on vient tout juste de rentrer sur une action. Alors ceux qui ont voulu trop protéger leur capital, se tournant vers des stop loss à 3% – comme on le lit souvent – vont malheureusement quitter le wagon alors qu’il roule dans une jolie direction.

Par conséquent, la dimension sécuritaire de cet ordre s’en retrouve compromise voire caduque. En annulant vos positions (à perte), elle entraînera une réduction du rendement. Surtout si le stop loss devient un réflexe.

Voir plus large pour augmenter ses chances

Une solution populaire consiste à définir un SL large, proportionné à un objectif de gain lui aussi important. Quand on investit à long terme, on ne se contente pas de 3% de gains sur une action, mais plus généralement de 20 voir 40%… ce qui vous laisse la possibilité d’étendre le SL. De lui donner un volume intéressant.

À priori, ces bonnes pratiques peuvent paraitre simples. Peut-être même simplistes. Elle n’en restent pas moins essentielles. Il est rare que les investisseurs semblent en avoir vraiment conscience dans leurs témoignages. Ou peut-être qu’ils préfèrent garder ces éléments pour eux.

En ce qui me concerne, via mes e-mails confidentiels, j’approfondis volontiers ce genre de sujets. Gratuitement, et en m’adressant à une communauté restreinte. Toutes les informations sont disponibles dans l’encadré ci-dessous.

Maintenant que l’utilité du SL n’est plus a démontrer (mais à nuancer !), j’en viens à une question importante. Savez-vous comment le positionner sur votre plateforme de trading ?

Comment définir un stop loss sur Binance ?

D’une plateforme à l’autre, les interfaces de trading changent et il n’est pas toujours facile de s’y retrouver.

Grâce à l’essor des cryptomonnaies, Binance est devenu l’un des courtiers les plus utilisés. Le broker se démarque par une station de trading très avancée, mais a contrario elle peut être difficile à prendre en main pour un débutant.

Voici donc un panorama des possibilités.

  • Un champ stop permet de renseigner à quel niveau de prix vous voulez voir votre ordre s’exécuter.
  • Un champ limite permet d’indiquer Binance le niveau de prix à partir duquel l’ordre stop est pris en compte (réellement programmé).
  • Enfin, le champ montant : il consiste à quantifier le nombre ou le montant de l’investissement qui sera clôturé.

Exemple : Vous avez acheté du Bitcoin à 42000€ mais vous ne voulez pas perdre plus de 5% sur cette position. Vous souhaitez positionner un ordre à seuil de déclenchement à 40000€ sur 100% de votre position.

Il faut indiquer une limite que se déclenchera avant votre ordre de protection (imaginons 40100€). De cette manière, vous ne pourrez pas accuser les intervenants de “chasse aux stops” car ces ordres ne seront visibles et inscrits sur la plateforme qu’au dernier moment.

stop loss binance.
Exemple réalisé sur un ordre d’achat BTC (BUY)

eToro : cet ordre stop n’est pas toujours un réflexe pour les usagers

eToro fait partie des pionniers et compte un nombre d’utilisateurs dans le monde bien supérieur à celui des autres. Le courtier a même dépassé le seuil faramineux des 32 millions d’utilisateurs en 2023.

Cet article ne consiste pas à livrer un avis sur le site eToro – mais vise plutôt à accompagner ses nombreux utilisateurs dans la précieuse quête de protection.

En effet, il faut avouer que la plateforme d’analyse technique est beaucoup moins avancée que chez Binance. Jugez plutôt :

  • Chez eToro, le stop loss est obligatoire pour chaque position quand vous prenez du levier.
  • En revanche, sans levier et en position d’achat, il n’est pas requis et relativement peu mis en avant. Cela présente une difficulté supplémentaire pour les investisseurs qui doivent faire l’effort de manager leur position dans leur onglet “Portefeuille”.
  • Dans les autres cas, il s’affiche au niveau de la fenêtre “prise de position”. Il suffit de renseigner le champ “Taux du prix de l’action”, celui à partir duquel vous voulez voir votre achat se clôturer.

Je vous donne un exemple ici avec l’action Vinci, le SL étant paramétré à 3% :

stop loss etoro
Exemple réalisé sur un ordre d’achat Vinci (BUY)

Degiro, cet outsider aux prix très intéressants : quid du stop loss ?

Degiro est une plateforme que je n’hésite pas à mettre en valeur, mais qui comme eToro présente certaines limites dans son interface de trading. C’est un point que j’ai pu soulever à travers cet avis sur Degiro.

En ce qui concerne le stop loss, on parlera d’une démarche à deux temps.

La première consiste à rechercher dans votre portefeuille l’action/l’actif sur lequel vous souhaitez positionner un SL. Si vous êtes positionné à l’achat, cliquez sur le “V” de vente et vice versa.

S’ouvre alors une nouvelle interface et un menu déroulant. Celui-ci vous permet de sélectionner “Stoploss”. À ce moment-là, renseignez le niveau de prix de ce nouvel ordre – par exemple 40000€ pour reprendre le cas Bitcoin – puis sélectionner la quantité et validez.

stop loss degiro

Pour autant, gardez à l’esprit que ce n’est pas facile.

Les premières utilisations de la plateforme se révèlent parfois douloureuses (ordre dans un sens inverse, oubli, surdimensionnement) et coûtent très cher.

Les formations trading sont aussi là pour vous éviter ce genre de déconvenues, bien que leur qualité soit souvent évaluée sous le seul aspect du résultat ; l’accompagnement et les économies étant deux concepts largement (à mon sens) sous-cotés.

Je tâche de leur donner la place qu’elles méritent.

Stop loss en trading : ce qu’il faut retenir

Ordre indispensable pour certains, frein inutile pour d’autres, le stop loss doit en tout cas se manipuler avec précaution si l’on décide d’y avoir recours. En outre, il peut sauver votre capital dans bien des situations (notamment, mais pas uniquement, en cas de crack financier).

Voilà ce que j’ai voulu mettre en évidence à travers ces paragraphes :

  • Une définition concrète du stop loss et de ses implications.
  • Sa place (ou son absence, selon les cas) dans les activités de trading et les investissements en bourse.
  • Les pratiques que je préconise afin d’atteindre un équilibre et de donner du sens à cette fonctionnalité.
  • Des moyens de le positionner sur les plateformes de trading les plus célèbres (eToro, Degiro et Binance).

Maintenant, si vous êtes d’accord, c’est à vous de jouer !

Partagez vos réflexions. Cet article, vous a t-il intéressé ? Quel rapport entretenez-vous avec le SL ? On échange en commentaires. ❤️


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